Eyes Wide Shut, un parcours initiatique du regard

Mémoire, maîtrise en études littéraires, UQAM, janvier 2004

Caroline Martin

Ce mémoire est une ana­lyse détaillée et appro­fon­die du film de Stan­ley Kubrick, Eyes Wide Shut. Œuvre contem­po­raine, celle-ci est encore peu ana­ly­sée et est davan­tage l’objet de cri­tiques jour­na­lis­tiques. La pré­sente ana­lyse vise à révé­ler le par­cours ini­tia­tique que le film fait emprun­ter à la fois à son héros et à ses spec­ta­teurs par le biais du regard. La pre­mière par­tie se base sur la théo­rie freu­dienne de l’unheimlich. Elle tend à démon­trer que, par ce qui est don­né à voir au héros et au spec­ta­teur, le réa­li­sa­teur fabrique une expé­rience esthé­tique qui pro­duit le sen­ti­ment d’inquiétante étran­ge­té. Les élé­ments évo­qués par Freud comme étant la source de l’unheimlich dans la lit­té­ra­ture sont ici reca­drés dans un contexte ciné­ma­to­gra­phique, accen­tuant donc la part du visuel inhé­rente à ce médium. La seconde par­tie se réfère à divers textes théo­riques sur le regard et le ciné­ma afin de mettre en lumière le tra­vail tech­nique éla­bo­ré dans Eyes Wide Shut. Cette deuxième ana­lyse per­met de démon­trer com­ment les images et leur mon­tage forment une expé­rience réflexive pour le spec­ta­teur sur sa posi­tion spec­ta­to­rielle. Dans les deux par­ties, c’est par l’intermédiaire du regard que le héros et le spec­ta­teur sont pro­je­tés dans une quête initiatique.